Pierre, feuille, ciseaux -Catherine Kalengula

22 août 2013

Pierre, feuille, ciseaux -Catherine Kalengula

Je l'ai reçu à lire en service presse il y aura bientôt deux mois. J'avais fait une petite overdose de Young Adult à cause de mauvais titres. Et puis finalement, je me suis dit que pour une lecture légère et estivale, celui-ci pourrait bien s'avérer parfait. Je remercie Cécile et les éditions Hachette pour leur confiance.

"Alice a perdu ses parents dans un accident de voiture. Accueillie par sa grand-mère qui vit à Oxford en Angleterre, elle s’enferme peu à peu dans une bulle de solitude et de souffrance. Shane est un jeune homme rebelle et torturé. Adopté par un couple d’Anglais lorsqu’il était petit, il sent que ses origines coréennes et la difficulté d’être différent l’éloignent de ses parents adoptifs. Artiste contrarié, il se console dans les bras de jeunes femmes qu’il rejette ensuite sans scrupules. Tout sépare donc Alice et Shane, qui vont se trouver pourtant être réunis, le temps d’une panne d’ascenseur. A la faveur de l’obscurité, les carapaces se fissurent, des liens se nouent, une étincelle naît. Alice parviendra-t-elle à apaiser la colère et la violence de Shane ? Shane pourra-t-il redonner à Alice le goût à la vie ?"

Au départ, la narration m'a un peu déconcertée, car elle alterne entre le point de vue d'Alice, à la première personne et celui de Shane, à la troisième personne; le tout au présent.

On démarre l'histoire avec Alice, qui ne se remet pas de la mort de ses parents. Sa grand-mère, qui trouve dans la foi une certaine consolation, tente de la secouer afin qu'elle reprenne sa vie en main. Shane, quant à lui, fils adoptif d'un éminent psychiatre, ne supporte plus sa condition de fils à papa, ne se sentant à l'aise que dans les quartiers populaires, ne trouvant l'exultation que dans l'alcool, les bagarres et les aventures sans lendemain. Tous deux vont donc se retrouver coincés dans un ascenseur.Après ce court moment où chacun s'est confié à l'inconnu, ils vont tout mettre en oeuvre pour tenter de se retrouver.

Au fil du récit, on voit Alice s'habituer peu à peu à la vie à Oxford. Elle s'y fait même une amie, Steph, un personnage qui m'a beaucoup plu; une jeune fille délurée, qui assume ses formes et est en conflit avec sa mère, qui tient un pub. Alice va aussi faire du bénévolat auprès de la paroisse, en retapant des meubles. Mais sa rencontre avec Shane va bouleversr son existence et vice-versa.

Shane, donc, est en conflit permanent avec son père et ne comprend pas davantage sa mère adoptive. C'est un personnage torturé, sa vraie mère l'ayant rejeté et refusant de le rencontrer. Depuis petit, sa passion est le dessin. S'il avait mis ce hobby de côté, sa rencontre avec Alice va à nouveau lui donner des ailes, même si les choses ne vont pas être évidentes entre eux deux.

Evidemment, on sait d'avance comme ça va se terminer, c'est le propre de la romance. J'ai trouvé les personnages de Shane et Alice très bien travaillés, j'aurais toutefois aimé en savoir davantage sur les personnages secondaires. C'est un roman plutôt court, 304 pages, donc forcément, l'auteure va droit au but, sans s'encombrer de détails.

Si j'ai trouvé qu'il y a parfois trop de clichés, inévitables ceci dit, j'ai adoré visiter Oxford par le biais de ce roman. J'ai très envie de découvrir cette ville par moi-même, maintenant! J'ai aussi beaucoup aimé que les principaux tracas des adolescents ne soient pas leurs téléphones portables et Facebook. J'ai eu l'impression de retourner à l'époque où j'étais moi-même ado, à la fin des années 90, où l'on privilégiait les vrais contacts.

Ce roman, sous ses aspects légers, parle du deuil, de la reconstruction, mais aussi de la quête de soi.

Une jolie lecture.

"Tu sais ce qui est le plus con là-dedans? Je me sens hyper bien dans ma peau telle que je suis. Quand je me regarde dans la glace, je me trouve belle, sexy même. Je ne sais pas pourquoi mes kilos en dérangent certains alors qu'ils ne me dérangent pas, moi!"