La reine du palais des courants d'air -Stieg Larsson
L'heure est venue pour moi de m'attaquer au dernier tome de cette trilogie culte. Les 710 pages m'ont un peu effrayées, je ne savais pas si j'allais réussir à finir le livre dans la semaine, mais c'est mission accomplie, notamment grâce à mon bébé (7 mois et demi), qui s'est endormi tôt presque tous les soirs.
"Que les lecteurs des deux premiers tomes de la trilogie Millénium ne lisent pas les lignes qui suivent s'ils préfèrent découvrir par eux-mêmes ce troisième volume d'une série rapidement devenue culte. Le lecteur du deuxième tome l'espérait, son rêve est exaucé : Lisbeth n'est pas morte. Ce n'est cependant pas une raison pour crier victoire : Lisbeth, très mal en point, va rester coincée des semaines à l'hôpital, dans l'incapacité physique de bouger et d'agir. Coincée, elle l'est d'autant plus que pèsent sur elle diverses accusations qui la font placer en isolement par la police. Un ennui de taille : son père, qui la hait et qu'elle a frappé à coups de hache, se trouve dans le même hôpital, un peu en meilleur état qu'elle... Il n'existe, par ailleurs, aucune raison pour que cessent les activités souterraines de quelques renégats de la Säpo, la police de sûreté. Pour rester cachés, ces gens de l'ombre auront sans doute intérêt à éliminer ceux qui les gênent ou qui savent. Côté forces du bien. on peut compter sur Mikael blomkvist, qui, d'une part, aime beaucoup Lisbeth mais ne peut pas la rencontrer, et, d'autre part, commence à concocter un beau scoop sur des secrets d'Etat qui pourraient, par la même occasion, blanchir à jamais Lisbeth. Mikael peut certainement compter sur l'aide d'Armanskij, reste à savoir s'il peut encore faire confiance à Erika Berger, passée maintenant rédactrice en chef d'une publication concurrente."
Je pense que parler de ce tome en lui-même n'apporterait pas grand-chose. Si en plus vous n'avez pas lu les deux précédents, ce serait franchement dommage. Tout ce que je peux dire, c'est qu'une fois encore, l'auteur parvient à nous tenir en haleine, et je regrette vivement qu'il soit décédé trop tôt pour nous livrer la suite.
Je pense revenir globalement sur cette trilogie. Au-delà des personnages, Stieg Larsson nous plonge surtout en plein coeur de la société Suédoise et ses failles. Les flics qui n'en font qu'à leur tête, la police secrète et ses bizarreries, la mafia venue de l'Est, le trafic des femmes, les violences qu'elles subissent.
L'écriture de l'auteur est très accessible, mais tout est précis, décrit avec une minutie que j'ai envie de qualifier d'obsessionnelle. L'auteur a préparé une biographie poussée, parfois trop, pour chacun des personnages, rien n'est laissé au hasard. De plus, chaque détail compte; on sait ce que les héros achètent au supermarché et à quelle heure ils en sortent.
De plus, Stieg Larsson avait ce don de développer des intrigues dans l'intrigue, nous rendant dépendants au déroulement de l'histoire. Chapitre après chapitre, le mystère semble s'épaissir et on tourne fébrilement les pages. Ce qui fait que finalement, ces pavés se lisent assez rapidement.
Contrairement à beaucoup, je n'ai pas eu de coup de coeur pour Lisbeth Salander. J'ai préféré le personnage d'Erika, pour sa personnalité (pas pour sa vie privée, en revanche).
N'étant pas habituée aux sonorités Suédoises, j'ai eu du mal avec les noms des lieux et des personnages, mais on s'y fait.
Enfin, malgré le portrait peu flatteur que l'auteur dresse de son pays, on a envie d'en découvrir la beauté des paysages.
Comme je le disais plus haut, je regrette que l'auteur soit décédé si tôt. J'aurais aimé savoir ce que deviennent certains personnages, mais aussi lire des interviews de cet homme de talent.