Edisto -Padgett Powell
Ayant particulièrement apprécié Salinger et "L'attrape-coeur", j'avais très envie de découvrir ce roman, qui lui a été comparé. Je remercie Brigitte et Belfond pour leur confiance.
PRESENTATION :
"Edisto ou le parcours initiatique d'un adolescent blanc de douze ans, dans une communauté noire de la côte de Caroline du Sud. Finaliste du National Book Award, ce premier roman, publié par Belfond en 1988, a valu à Padgett Powell d'être comparé à Salinger, Capote et O'Connor. « Un premier roman remarquable tant au niveau du récit que dans l'usage extraordinaire du langage. Il fait penser àL'Attrape-coeurs, en encore meilleur, si c'est possible. Edisto est plus fin, plus drôle, plus émouvant. » |
MON AVIS:
Bon, je l'avoue de suite, je sors de cette lecture franchement mitigée. Pourtant, ça commençait plutôt bien puisque que début m'a fait penser à Charleston Sud, de Pat Conroy, l'un de mes romans favoris, par le contexte, la mère du héros. Mais très vite, je me suis demandée si j'allais ou non accrocher au style particulier de l'auteur.
L'histoire en elle-même avait tout pour m'intéresser, mais j'ai eu beaucoup de mal avec la narration. Le phrasé m'a donné l'impression que l'auteur s'était regardé écrire. Si j'apprécie évidemment une certaine richesse de vocabulaire, du travail, j'ai trouvé certaines phrases trop longues et recherchées, autant toute spontanéité au roman (par exemple, j'ai relevé une phrase de 11 lignes).
Je ne dis pas que le roman m'a déplu, mais il ne s'y passe pas grand chose, à vrai dire. J'ai eu la même impression que celle de débarquer dans un pays dont je ne comprendrais absolument pas la langue.
Je ne dis pas non plus que le livre est mauvais, au contraire, c'est juste que je ne fais certainement pas partie du public visé, je ne me retrouve pas dans une certaine notion de littérature contemplative, tout simplement. L'auteur jongle à merveille avec les mots, je n'ai rien à redire là-dessus.
Le gros bémol, c'est l'impression d'un racisme sous-jacent, avec des termes un peu trop récurents, presque à chaque page nous retrouvons "les Nègres" et "les envahisseurs arabes". Ca m'a dérangée, mais peut-être que j'ai mal interprété et que certaines nuances m'ont échappées.
Je le répète, le problème vient uniquement de moi et je ne remets pas l'auteur en cause (je le précise car en ce moment certaines blogueuses n'ont plus le droit de ne pas être réceptives à certains romans, elles sont automatiquement étiquetées "lectrices de bit-lit à la Harlequin").
Je le conseille: si vous vous sentez intellectuellement à la hauteur.