Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Aux Douceurs Littéraires
2 février 2016

Le dernier gardien d'Ellis Island -Gaëlle Josse.

12631530_827506710715304_9102528624593561319_n

Sans avoir encore eu l'occasion d'y aller, je suis passionnée par New-York. Pas la ville actuelle, non, mais toute cette période qui en a vu la construction, cette époque où New-York était LA ville où tout était possible. Ce roman de Gaëlle Josse m'a donc rapidement fait de l'oeil, puisqu'elle explore Ellis Island, ce lieu par lequel transitaient les immigrants, avant de savoir s'ils pouvaient devenir citoyens américains ou repartir chez eux. Je remercie les éditions J'ai Lu pour cette merveille de lecture.

Présentation:

"New York, 3 novembre 1954. Dans cinq jours, le centre d'Ellis Island, passage obligé depuis 1892 pour les immigrants venus d'Europe, va fermer. John Mitchell, son directeur, officier du Bureau fédéral de l'immigration, resté seul dans ce lieu déserté, remonte le cours de sa vie en écrivant dans un journal les souvenirs qui le hantent : Liz, l'épouse aimée, et Nella, l'immigrante sarde porteuse d'un étrange passé. Un moment de vérité où il fait l'expérience de ses défaillances et se sent coupable à la suite d'événements tragiques. Même s'il sait que l'homme n'est pas maître de son destin, il tente d'en saisir le sens jusqu'au vertige."

Mon avis:

John Mitchell a fait toute sa carrière à Ellis Island, en tant que directeur du Bureau de l'Immigration. Il a vu passer des milliers d'êtres pleins d'espoir et prêts à tout pour tenter de se faire une situation en cette terre promise que représentait alors l'Amérique. Il doit prendre sa retraite, car cette fin d'année 1954 voit la fermeture définitive du centre. Tout un pan de l'histoire de New-York qui se tourne, mais surtout de la vie de John, qui commence à rédiger son journal intime, dans lequel il égraine ses souvenirs et ses douleurs.

John se souvient de son épouse disparue, mais aussi d'une galerie de figures fortes, employés ou immigrants. Son histoire d'amour avec Liz et son passé à Manhattan ne m'ont pas touchée plus que cela. L'essentiel de ce roman réside avant tout dans le centre d'Ellis Island, un véritable personnage à part entière. Dès que John commence à parler de tout ce qu'il a vu, je me suis sentie captivée par ma lecture. A travers son journal intime, il évoque les espoirs de tous ces gens qui quittaient tout pour une vie qu'ils espéraient meilleure, sans en avoir toutefois la garantie. Les semaines de traversée en mer, dans des cales immondes infestées de poux, de punaises, de cafards et de crasse humaine. La peur d'être renvoyés là d'où ils venaient (ce qui n'arrivait qu'à 2% d'entre eux). John est comme un témoin muet de l'histoire, à travers ces européens qui fuient leur continent au gré des conflits.

Et peu à peu, dans ce récit, trois figures se détachent pleinement: Nella, Lazzarini et Kovàcs. Les deux premiers fuient l'Italie, le second, un pays qui condamne les intellectuels trop peu communistes. On s'attache à leurs  histoires respectives, on veut savoir ce qui les a poussé à prendre la route pour l'Amérique. Nella traîne derrière elle un lourd passé teinté de sorcellerie, Lazzarini ne semble pas très clair et Kovàcs paraît représenter un danger. John s'attache à décrire le ressenti de tous ces personnages, sans tomber dans le pathos, malgré sa culpabilité. Comment faire son travail et laisser  de côté les sentiments personnels? Car là où la plupart des citoyens américains ne voyaient en Ellis Island qu'une sorte de grosse usine, John perçoit les humains derrière tous ces immigrants.

ellis-island

La plume de Gaëlle Josse, que je ne connaissais pas du tout,  se révèle à la fois délicate, poétique, envoûtante et percutante. Elle décrit si bien le ressenti de John et  les diverses histoires des uns et des autres, que je me suis demandée sans arrêt au cours de ma lectures si ces personnages avaient réellement existé. La réponse se trouve à la fin... Gaëlle Josse est une magicienne des mots, qui nous transporte dans son récit et parvient à nous transmettre beaucoup d'émotions en peu de pages, à nous imprégner totalement de ce passé. La fin s'est même révélée totalement inattendue pour moi, je dois le dire. Je ne peux que vous inviter à visiter le site Tumblr que la romancière à consacré à ce sujet, si vous voulez mieux vous rendre compte de ce qu'a été Ellis Island. 

♥♥♥♥♥

En bref, LE DERNIER GARDIEN D'ELLIS ISLAND est un court roman à la fois envoûtant et percutant, mené avec talent par une plume gracieuse et pleine de poésie. Si vous vous intéressez à cette époque qui a marqué New-York, nul doute que ce roman saura vous toucher en plein coeur, avec ses personnages attachants. C'est un roman dont je vais me souvenir bien longtemps.

Gaelle-Josse-2

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Ohhh, j'avais déjà découvert la plume de l'auteur qui m'avait touchée en effet par sa sensibilité et sa finesse. Le titre me tentait déjà lors de sa parution grand format. Après ton avis élogieux, je risque de carquer rapidement ;) C'est un lieu assez fascinant de New-York que j'espère bien visiter un jour également !
P
Comme toi, je n'ai jamais eu la chance d'aller à NY mais c'est mon rêve. En attendant, je lis avec joie et plaisir les histoires qui s'y déroulent. Passées ou présentes, je n'ai pas de préférence. <br /> <br /> Le dernier gardien d'Ellis Island a l'air d'être un très bon/beau livre.
C
Il va falloir que je me le procure ! J'ai visité (une partie) de New-York en 2013 et j'ai A-DO-RÉ ! Et j'avais été profondément touchée par ma visite d'Ellis Island... Du coup je pense que ce livre pourrait bien me plaire. Merci pour tes bons conseils :)
L
Je veux lire ce livre depuis très longtemps, il me le faut :D !!
C
Décidément, beaucoup de points communs! New York est une ville qui me fascine pour les mêmes raisons que toi! J'ai eu la chance d'y aller il y a déjà...16 ans bientôt (en avril 2000) et j'ai bien sûr visité Ellis Island, un endroit qui ne laisse pas insensible, lieu de toutes les déceptions mais aussi de tous les espoirs...étant d'origine italienne, je sais que pas mal de cousins sont passés par là, et j'en ai retrouvé un! Enfin ses enfants et petits enfants! Ils vivent maintenant à Pittsburgh, et leur père/grand-père est arrivé à Ellis Island en 1926...nous venons du même village du nord de l'Italie et portons le même nom...<br /> <br /> Je te remercie pour ton message et te réponds très vite! Bon après-midi et merci pour ce conseil de lecture!
Aux Douceurs Littéraires
Publicité
Aux Douceurs Littéraires
  • Blog littéraire géré et animé par Clarisse, romancière férue de lecture et de robes vintage, persuadée d''avoir vécu à New-York quelque part entre les années 20 et 50. Read and have fun!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 212 231
Publicité