Et puis, Paulette... -Barbara Constantine.

9 octobre 2013

Et puis, Paulette... -Barbara Constantine.

Ce roman bénéficie d'une nouvelle édition, chez mon partenaire, Le Livre de Poche Jeunesse. L'auteure faisant partie de ceux que je voulais découvrir absolument, je n'ai pas hésité une seule seconde. Je remercie Cécile et Le Livre de Poche Jeunesse pour leur confiance.

"Ferdinand vit seul dans sa grande ferme vide. Et ça ne le rend pas franchement joyeux. Un jour, après un violent orage, il passe chez sa voisine avec ses petits-fils et découvre que son toit est sur le point de s’effondrer. À l’évidence, elle n’a nulle part où aller. Très naturellement, les Lulus (6 et 8 ans) lui suggèrent de l’inviter à la ferme. L’idée le fait sourire. Mais ce n’est pas si simple, certaines choses se font, d’autres pas…

Après une longue nuit de réflexion, il finit tout de même par aller la chercher.
De fil en aiguille, la ferme va se remplir, s’agiter, recommencer à fonctionner. Un ami d’enfance devenu veuf, deux très vieilles dames affolées, des étudiants un peu paumés, un amour naissant, des animaux. Et puis, Paulette…"

C'est très simple: une fois que l'on a réussi à entrer dans ce roman, on ne le lâche plus! Il faut laisser l'histoire se mettre doucement en place pour bien faire connaissance avec les nombreux personnages.

Cette histoire, à la base, c'est donc celle de Ferdinand qui vit seul dans sa grande ferme. Il est veuf et son dernier fils est parti. Alors, grâce à ses petits-fils, il va avoir l'idée de proposer à sa voisine assez pauvre Marceline de vivre avec lui. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin?

Le sujet de départ, la solitude, n'est pas un sujet très drôle, et pourtant, l'auteure parvient dès les premières pages à nous faire sourire. Et puis, au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire, les sourires se transforment en éclats de rire. Le sujet de la solitude s'efface pour laisser la place à un tout autre sujet: la solidarité. Vous savez, cette notion qui fait vachement défaut aujourd'hui, mais que nos grands-parents maîtrisaient à la perfection. Bref, sujet qui me tient à coeur et que j'ai trouvé très bien exploité.

Le style de narration choisi est assez particulier mais nous permet justement de vivre l'histoire en même temps que les protagonistes, de plus, il permet d'éviter la trame dramatique quand certains sujets pourraient l'être.

On s'attache très vite aux différents personnages et l'auteure a l'art de savoir retranscrire à merveille les petites manies des personnes âgées.

Pour moi, c'est un roman "doudou", j'ai eu la chance d'avoir des grands-parents Berrichons campagnards et j'ai retrouvé avec amusement certaines manies (vous savez, ces biscuits restés trop longtemps dans une boîte métallique, complètement ramollis, mais que la grand-mère sort toujours avec joie!).

C'est un roman sur l'amitié, le deuil, la famille, la solidarité. C'est une ode aux valeurs simples. Si vous avez connu la vie à la campagne, lisez-le. Si vous êtes citadin geek et en surconsommation mais que votre conscience tend à s'éveiller, lisez-le. Si vous êtes citadin convaincu que la vie à la campagne "c'est trop pourrave", essayez de le lire. C'est un roman sur la vie, la vraie. Y'a même le "oueb" et "fesse bouc". Et au fait, qui est Paulette? Eh bien pour le savoir, il faut lire le roman jusqu'à la dernière page!

Malgré un démarrage un peu lent, ce livre est un vrai petit bijou!

"Ferdinand, lui, était content. Il avait réussi à faire sourire une jolie jeune femme. Ca n'arrivait pas tous les jours, une chose pareille. Bon, d'accord, ça n'avait pas été un très grand sourire. Ni une si jolie femme que ça, d'ailleurs. Pour être complètement honnête, elle avait l'air d'une pouffe, avec ses talons hauts et sa jupe trop serrée qui boudinait sa taille déjà pas très fine. Mais ça n'avait pas d'importance, il avait gagné son sourire de la journée."

"En ouvrant un tiroir du buffet, elle a découvert une collection de porte-clefs, des bouchons de liège, dont certains piqués d'aiguilles pour manger les bigorneaux, des vieilles bougies d'anniversaire à moitié fondues, de toutes petites photos en noir et blanc jauni et aux bords dentelés. Ce qui l'a le plus étonnée, ce sont les cartes postales souvenir collées sur les vitres des portes du buffet."