La Mémoire des Embruns -Karen Viggers.
Voici un roman à côté duquel il est très difficile de passer! On l'a beaucoup vu sur les blogs, dans les revues littéraires et même Gérard Collard s'est montré élogieux à son sujet. J'étais donc très intriguée par ce titre et je remercie Le Livre de Poche, qui m'a permis de le découvrir.
Présentation:
"Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare. Les retrouvailles avec la terre aimée prennent des allures de pèlerinage. Entre souvenirs et regrets, Mary retourne sur les lieux de son ancienne vie pour tenter de réparer ses erreurs. Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d'Antarctique et le divorce qui l'a détruit, elle veut trouver la paix avant de mourir. Mais le secret qui l'a hantée durant des décennies menace d'être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre.
Une femme au crépuscule de sa vie, un homme incapable de savourer pleinement la sienne, une émouvante histoire d'amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse."
Mon avis:
Avec toutes les chroniques positives que j'ai pu lire sur ce roman, je peux vous dire que j'en attendais beaucoup! Il est d'ailleurs différent par rapport à ce que j'avais imaginé, mais cela reste une très agréable surprise et je comprends l'enthousiasme des lecteurs.
D'ailleurs, pour la petite anecdote, alors que je dédicaçais mon propre roman dans un Cultura, j'ai vu un lecteur (atteint de légers troubles autistiques) s'emparer de La Mémoire des Embruns et s'immerger dedans au point qu'on pouvait lire les différentes émotions qu'il ressentait sur son visage. Il était littéralement emporté! Fin de l'apparté.
Tout commence avec Mary, une femme âgée et en mauvaise santé. Elle reçoit la visite d'un homme (on suppose qu'ellel'a connu par le passé), qui lui remet une lettre. Mary le vit très mal et décide d'aller s'isoler sur l'île de Bruny pour y terminer ses jours, d'autant plus que sa fille a la ferme intention de la placer en maison de retraite.
C'est que Mary a une relation particulière avec ses enfants: sa fille est en perpétuel conflit avec elle, le fils aîné s'est éloigné et Tom, le petit dernier (son préféré) est très renfermé sur lui-même depuis son retour de l'Antarctique. La vieille femme s'entend très bien avec Jacinta, sa petite-fille, mais c'est à Leon, chargé de veiller sur l'île, qu'elle va se confier. Leon est un homme taciturne, que Mary va pousser hors des sentiers battus et vice-versa.
La narration alterne donc entre Mary, qui se remémore ses jeunes années et tient à revoir les endroits qui ont marqué sa vie de femme, et Tom,qui se reconstruit lentement. J'ai évidemment suivi avec intérêt l'histoire de Mary, même si, pour moi, elle s'est révélée sans surprise: j'avais tout deviné. Mais j'ai trouvé agréable ces plongées dans le passé où la vie était dictée par les contraintes du phare et de l'océan.
J'ai également trouvé beaucoup d'intérêt aux personnages de Tom et Leon. On voit le premier évoluer et sortir peu à peu de sa bulle, notamment grâce à Emma (personnage que je n'ai pourtant pas aimé du tout). Quant à Leon, on comprend ses fêlures et on lui souhaite de tout coeur de pouvoir s'en sortir.
J'ai donc découvert un roman magnifique et de toute beauté, narré avec beaucoup de retenue et de délicatesse. Les descriptions de la vie au phare, en pleine nature, ont su me captiver, même si, à l'inverse, j'ai trouvé certains passages un peu longs (notamment sur les expéditions en Antartique). C'est une ode aux voyages et à l'évasion, un roman qui se savoure miette par miette.
♥♥♥♥♥
En bref, LA MEMOIRE DES EMBRUNS est un magnifique roman, une ode à la vie en pleine nature, entre Tasmanie et Antarctique. Les secrets trop simples à deviner et quelques longueurs m'ont toutefois empêché de ressentir un réel coup de coeur.